Interview Aubin Verilhac: "la Gauche n'a pas vocation à s'allier avec l'extrême Gauche"

Dans cette interview, nous partons à la rencontre d’Aubin Vérilhac ancien élève de Science Po, membre suppléant du conseil national du PS, mais aussi fondateur de Bourg de Péage de Demain et co référent de la Convention Drôme.

Quel a été votre parcours politique ? Qu'est-ce qui vous a amené à rejoindre le PS ?  

J'ai souhaité m'engager en politique d'abord pour pouvoir agir localement, sur ma commune et dans mon département. J'ai rejoint le Parti Socialiste après les élections départementales de 2015 et ma première campagne électorale en tant que militant politique.

J'ai choisi cette famille politique puisqu'elle correspond aux valeurs que je porte au plus profond de moi avec la conviction que le service de l'intérêt général et la promotion de nos idéaux républicains par le processus démocratique et l'exercice des responsabilités est absolument essentiel pour faire société commune.

Quel est votre rôle au sein du PS que vous avez donc rejoint en 2015 ?

Après plusieurs années de militantisme, je suis devenu Secrétaire fédéral dans la Drôme puis Secrétaire de section sur ma commune et les communes environnantes. Lors de notre dernier Congrès, je me suis engagé avec Hélène Geoffroy, Maire de Vaulx-en-Velin, dont j'ai été le mandataire dans le département de la Drôme. J'ai été élu suppléant au Conseil national, parlement de notre famille politique. 

Quel est pour vous le rôle du PS et des jeunes aussi dans les élections à venir, notamment européennes ? Car comme on le sait, la NUPES est disloquée donc une alliance est-elle encore possible pour la gauche ?

Dès les élections législatives de 2022, je me suis prononcé résolument contre l'accord de la Nupes. Je n'ai jamais varié sur cette position parce que je considère que la Gauche n'a pas vocation à s'allier avec l'extrême Gauche dont on ne partage pas les positions sur de nombreux points comme la laïcité, les questions de sécurité intérieure, les relations internationales ou encore l'Europe. Et ce dernier point va nous occuper fortement dans les prochains mois alors que les élections européennes de 2024 approchent. Les socialistes sont des européens convaincus et assumés. Nous porterons un projet tourné vers plus d'intégration au sein de l'Union avec nos partenaires du PSE, car cette élection, même si elle s'organise au sein de chaque État. Une élection qui nécessite de dépasser nos frontières pour proposer une alternative à celle menée par les libéraux majoritaires au sein du Parlement. Dans ce moment important, le PS doit porter des réponses aux enjeux majeurs pour nos sociétés et pour lesquels l'échelle européenne représente un levier très puissant. Nous devons être audibles sur les questions environnementales, sur la constitution d'une véritable Europe de la défense, sur la gestion des flux migratoires ainsi que sur notre indépendance énergétique.

Aux dernières élections, le PS est sorti affaibli, comment redevenir audible et faire que les gens votent pour vous ?

Je ne m'engage pas en politique pour verser dans le populisme. Personnellement, lorsque je m'engage dans une campagne politique, ce n'est pas la question que je me pose, sinon on se place dans une posture trompeuse. La politique, ce n'est pas un jeu ! Je me pose toujours la question, de quoi mon territoire et ses habitants ont besoin ? Quelles solutions apportées aux problèmes qui se posent à nous ? Ce sont ensuite aux électeurs de faire leur propre choix. Le politique ne doit pas chercher à manipuler ce choix, mais à proposer en toute sincérité, notre rôle est de soumettre un projet de société à nos concitoyens qui ont seul et en conscience un choix à faire, dans le secret de l'isoloir. Être audible, c'est la conjonction de deux facteurs essentiels, être sincère et être constant. Être audible, c'est exprimer des convictions et ne pas en changer tous les matins, en fonction des sondages, des alliances ou des réseaux sociaux.

Avez-vous une idée de tête de liste pour les européennes ?

J'ai entendu la proposition faite par Raphaël Glucksmann qui a été un député européen exemplaire sur les questions internationales, il a su porter nos positions, des positions humanistes et universalistes lors du conflit en Ukraine ou encore sur la question des Ouïghours.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Un mot d'espérance, car la période que nous traversons est particulièrement difficile entre un climat social particulièrement rude pour les plus fragiles d'entre nous et une actualité internationale ardente. Je pense que le meilleur remède, c'est de se poser la question de ce que nous pouvons faire individuellement pour tenter d'améliorer un peu les choses, chacun à notre niveau, et croire que collectivement, on peut réussir à changer les choses.