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Haulaf : “L’écologie est un exemple typique de sujet difficilement traitable par la démocratie et le régime des partis.”

Haulaf, fondateur et ancien président de Touche pas à ma statue est de retour sur instagram. Il nous parle de sa pause, de son retour, de l'identité française et de l'écologie.



Aujourd'hui quel est ton rapport avec le militantisme ?


J’ai milité activement pendant 5 ans au sein de l’Action Française, puis pour plusieurs raisons j'ai mis en pause cet engagement. Aujourd'hui je me questionne sur le militantisme, non sur son bien fondé qui ne fait pas de doute, mais sur ses manières de s’exprimer. A l'ère du tout numérique, dans notre époque de l'éphémère les méthodes de militantisme classique (collage, agit-prop, tractage etc.) sont dépassées. 


Pourquoi êtes-vous parti deux ans ?


Je suis partie deux ans des réseaux et du militantisme pour prendre du recul et construire, construire mon foyer. Le militantisme donne parfois une position sociale qui peut prendre un peu trop de place, le risque est toujours la bascule où l'on ne sert plus une cause mais l’inverse. J'ai eu cette peur. J'ai préféré me retirer quelque temps. 


Que signifie pour vous un militant patriote ?


Le mot militant vient de “miles” c'est-à-dire soldat, et le mot patrie tire son radical de père. Etre militant patriote, c'est être soldat d’un idéal, de la terre des pères, c'est être actif dans son enracinement.


Que pensez-vous de l'identité française aujourd'hui ? 


L'identité française se fonde sur deux principes que Barrès nous indique : la terre et les morts. La terre c'est le terroir, la culture, l’agriculture, les paysages façonnés par des milliers d’années de travail. Les morts c'est notre histoire, c'est les poilus, les hussards, les maquisards, les millions de braves qui ont versé  leur sang pour préserver une langue, un drapeau, une liberté, une foi.


Comment vois-tu l'évolution de la culture française face à la mondialisation et à l'immigration ? 

La mondialisation et l’immigration sont les deux conséquences logiques d’un mode de fonctionnement matérialiste. La société de l’avoir détricote nécessairement la société de l'être. Ainsi la culture tend immanquablement à se globaliser, à se gommer, pour qu’aucun particularisme ne fasse obstacle à la marche du monde. C'est le règne de la quantité sur la qualité.


Est-ce que c'est la faute pour toi de la bourgeoisie ? 

La bourgeoisie est un mot creux que les principaux intéressés rejettent sans arrêt et que l’évolution du monde du travail à vider de son sens. Oui, l’apparition de la bourgeoisie est concomitante avec l’apparition d’une société basée sur la possession. Mais si cette classe, par essence parasite, a pu se développer, ce n’est que par une déliquescence de la classe guerrière. Quant à pointer un seul fautif ou même une seule cause à l'évidente décadence du monde occidental, je ne saurais m’y risquer par peur d’imprécision. La bourgeoisie n'est pas responsable de la modernité, elle en est le fruit pourri.


Quel est le rôle de la langue française dans la préservation de l'identité nationale ? 


Le vocabulaire structure l'intellect, c'est du moins la théorie de Sapir-Whorf. Il n’est plus à démontrer que le combat culturel passe d’abord par imposer son propre champ lexical. En cela, il est évident que la langue joue un rôle crucial dans la préservation de l'identité nationale. “Pas de liberté sans identité, pas d'identité sans une langue”.


Ton avis sur l'écologie prôné par la gauche ?


 L’écologie est un exemple typique de sujet difficilement traitable par la démocratie et le régime des partis. La gauche est loin d'être la première à s'être intéressée à ce sujet, si aujourd'hui elle s'en fait le chantre c'est par une désertion de la droite, non par désintérêt mais par intérêt pour un marché de plus en plus grand. La dévotion pour Mammon de la droite leur crée une allergie au concept de décroissance qui est pourtant présent chez des contre-révolutionnaires comme De Bonald. La binarité droite-gauche est un piège intellectuel efficace qui s'avère assez pervers quand il s’agit de sujets aussi cruciaux que l'écologie.



Comment préserver la ruralité en France alors qu'il y a une urbanisation et qu'on a de moins en moins d'agriculteurs ? 

Quand un sarment donne de mauvais fruits on l’arrache et on le met au feu. L’agonie lente et pitoyable de la ruralité et de l’agriculture est le fruit de dynamique de production, après la première guerre notamment où l'on à industrialisé à vitesse grand V un monde que l’on peut qualifier de “ahistorique”, de civilisation lente comme dirait Vincenot. C'est cette mécanisation qui est responsable de ce fruit pourri. Mais peut-on revenir en arrière et surtout doit-on revenir en arrière ? La question est sans réponse. Alors que faire ? Et bien tout ce qui est en notre pouvoir, même si cela ressemble parfois à un pansement sur une jambe de bois. Rabhi appelle celà la politique du Colibri. Mais est ce utile ? Peut être que cela importe peu, comme le dit la chanson si l’on a pas changé le monde au moins le monde ne nous aura pas changé.


En ce qui te concerne, la France est-elle chrétienne ?

La France est-elle judéo-chrétienne ou pagano-chrétienne ? Ce débat est passionnant même si la réponse semble évidente. Ce qui est indiscutable, c'est qu'elle est chrétienne. Mais comme le dit Todd elle est Catholique Zombie. Nos belles et grandes églises sont vides, les valeurs chrétiennes ont dégénéré et hélas ne servent plus l'intérêt de la nation mais au contraire servent de levier à un laxisme lâche et une charité désordonnée.



 
 
 

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